Dans le cadre du plan « Vacances apprenantes » initié par le ministère de l’Éducation nationale et de la jeunesse, par le ministère de la Cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales et par le ministère de la Ville et du Logement, plusieurs dispositifs sont ainsi proposés aux familles et aux enfants.
L’idée du gouvernement au travers du plan « vacances apprenantes » est d’offrir un maximum d’offres d’accueils collectifs pour mineurs sur le territoire. Ces dispositifs ont pour objectif d’associer temps de remobilisation scolaire et activités de loisirs éducatifs.
Les projets « Colos apprenantes » s’appuient sur la construction de partenariats avec les établissements culturels (bibliothèques, musées, conservatoires, etc.), les associations d’éducation populaire, les associations et réseaux d’animation et de formation aux enjeux écologiques et climatiques, les associations sportives et culturelles, les organisations de scoutisme (notamment pour organiser les activités avec hébergement), les sites naturels (parcs, jardins, gîtes, refuges de montagne et fermes pédagogiques) et les entreprises locales (notamment commerces, artisans, villages de vacances, hôtels, etc.).
Le dispositif des « colos apprenantes » repose sur un conventionnement avec les collectivités territoriales, les EPCI, les établissements publics et groupements d’intérêt public qui leur sont rattachés, qui sont porteurs de projets et co-financeurs à hauteur d’au moins 20% des actions. Peuvent également faire l’objet d’un conventionnement, des associations en particulier de l’éducation populaire sélectionnées par les préfets.
Une labellisation à demander
Il est possible pour les structures de répondre à l’appel à projet de deux manières :
- en tant que organisateurs directs de séjours de vacances. Si le séjour est labellisé, ils bénéficieront d’une enveloppe spécifique de l’État pour les actions menées et de financements dédiés qui ne doivent pas se substituer aux crédits engagés par les collectivités ;
- pour les collectivités ou organismes qui ne disposent pas de centres de vacances ou d’un partenariat existant avec un opérateur, l’État facilitera la mise à disposition de séjours « clé en main » en leur donnant accès à un catalogue d’offres d’opérateurs labellisés avec des financements dédiés
Pour obtenir la labellisation « colos apprenantes » plusieurs critères sont scrutés :
- respect des consignes sanitaires (locaux, transports, activités)
- prix du séjour permettant la gratuité ou une participation symbolique aux familles aidées au titre du dispositif « Colos apprenantes »
- présence significative et explicitée de temps de renforcement des apprentissages et valorisation de l’objectif de réussite de la rentrée scolaire pendant les séjours (organisation, domaines, méthode, encadrement);
- qualité de l’encadrement, en particulier pour les activités de renforcement des apprentissages
- qualité et équilibre des activités (individuelles et collectives, physiques et sportives, de loisirs créatifs, de compréhension de l’environnement naturel, d’expression et cognitives)
- liens et partenariats avec les acteurs locaux
- informations aux familles (voire implication et participation)
Plusieurs centres sociaux seront mobilisés dans le cadre de ce dispositif, cela va donc impacter les activités et programmations prévus pour cet été. Un accroissement des capacités d’accueil est attendu afin de pouvoir répondre à la demande, cela impliquera également de nouveaux recrutements sur ces périodes d’accompagnement. Il semble que différents éléments seront à
Des propositions critiquées
Directeur du MRJC, Jean-Michel Bocquet dirige une fédération d’éducation populaire. Pour lui ces dispositifs sont intenables et socialement ségrégatif et en rupture avec la tradition des mouvements d’éducation populaire. Il ramène à l’image des colonies à la fin du 19ème siècle. Il accuse aussi le ministère de faire main basse dur l’éducation populaire avec Vacances apprenantes.
Critiques que l’on retrouve également chez les membres de l’éducation nationale, les professeurs en tête de liste.Ces derniers reconnaissent qu’il est important que l’éducation nationale propose de compenser ces semaines complexes aux enfants en difficulté et à leurs familles, ces mesures les laissent sceptiques de part la volonté de vouloir « faire école partout », notamment dans des cadres habituellement réservés à une « pause éducative ». De plus, plusieurs professeurs soulignent que les colonies ont déjà des vertus pédagogiques, elles représentent un complément éducatif. Enfin les enseignants interrogés déplorent un effet d’annonce dont ils redoutent des effets très limités sur les décrocheurs scolaires.