Le jeudi 24 mars dernier, s’est tenue à la salle du Château de Saint Chamand, la soirée des pratiques amateurs du festival andalou. Ce festival qui existe depuis 12 ans, a été initié par l’association l’Alhambra et le centre social de la Fenêtre qui reste encore aujourd’hui un partenaire privilégié du festival.
En 2001, L’ancienne directrice de la fenêtre, passionnée de l’Andalousie, prend contact avec Béatrice Valéro, de l’association l’Alhambra pour faire un projet commun. De cette rencontre, naît alors la première édition du festival : 3 jours de programmation au château de St Chamand avec ateliers, concerts, danses Flamenco…
Petit à petit le festival grossit, il est aujourd’hui départemental avec 15 jours de programmation et, depuis 2004, des spectacles sont organisés à l’auditorium du Thor. Ce festival pluridisciplinaire : danse, théâtre, musique arabo-andalouse, conférence, cinéma (en partenariat avec Utopia), exposition, gastronomie et la soirée des pratiques amateurs à Saint Chamand permet de s’immerger dans la culture andalouse et arabo-andalouse.
Véritable occasion d’un travail de partenariat entre les acteurs de quartiers. Les centres sociaux, la fenêtre et l’espace pluriel utilisent cet événement comme support pour dynamiser leur projet social sur le volet découverte de nouvelle culture, lien social et bien d’autres choses!
A St Chamand les partenariats se font avec le centre social la fenêtre, avec les enfants du centre de loisirs, l’école primaire Pierre de Coubertin et l’école maternelle de St Exupéry. Durant la semaine, les enfants bénéficient d’ateliers de danse et de découverte de la culture andalouse, afin de préparer un spectacle qui sera présenté lors de la soirée des pratiques amateurs. L’occasion pour parents et enfants du quartier de se retrouver pour un moment festif et convivial.
Depuis cinq ans, le centre social l’espace pluriel est aussi associé. Entré avec l’action des résidences d’artistes organisée à la salle la barbière, en échange d’ateliers avec les habitants. Les habitants ont découvert le Flamenco et la culture andalouse. Cela a d’abord commencé par un stage avec les écoles et le centre de loisirs, et enfin auprès des adultes. Depuis, les habitants de la barbière “jouent le jeu” comme témoigne Fatima Himmi qui les accompagne sur ce projet. Chaque année, ils font un atelier/stage de 8h à 10h pendant une semaine avec une intervenante et ils créent leur costume lors de l’atelier couture, sauf Karim, 74 ans, qui a préféré ressortir son superbe costume de jeunesse cette année. Tous sont très enthousiastes à l’idée de participer à tout le processus, répétition, préparation et représentation que partage Fatima. Ce projet est l’occasion pour des adultes de participer à un processus long et dynamique, avec des découvertes interculturelles et intergénérationnelles et une représentation à la clé !
Bravo à Nicole 76 ans, Maryse 65 ans, Milouda 64 ans, Aminata 62 ans, Jamila 60 ans, Habiba 59 ans, Houria 54 ans, Inès 37 ans, Dalida 49 ans, Fatma 35 ans, Rajaa 26 ans et Karim qui se sont représentés lors de la soirée de pratique amateurs !
Durant tout le Festival, les centres sociaux invitent aussi les habitants à sortir voir les spectacles proposés. Cette année une grande déambulation a été organisée dans la ville d’Avignon et les familles se sont régalées.
La soirée des pratiques amateurs regroupe les personnes ayant participé aux ateliers, de Saint Chamand, la barbière mais aussi de tout le Vaucluse; le public vient pour voir les spectacles ou se produire en tant qu’amateur.
Durant ce grand moment de valorisation, les habitants et les enfants sortent de leur zone de confort, dansent devant un public des danses qui ne leur sont pas habituelles. Cela leur permet d’oublier pendant un moment leur vie quotidienne. Qu’ils se sentent artistes au milieu d’autres amateurs et de professionnels en témoigne Fatima.
Cette année, le programme DÉMOS auquel participent les enfants de l’école Pierre de Coubertin en lien avec l’orchestre d’Avignon et le centre social d’Orel était présent et les enfants ont chanté.
Valero Béatrice, présidente du centre social de la fenêtre et de l’association l’Alhambra, en lien avec l’artiste Luis De La Carrasca témoigne elle aussi :
“Ce festival est une véritable ouverture, offre l’acceptation et la découverte d’autres cultures, à travers la promotion de la culture andalouse et arabo-andalouse. Il permet de fédérer des personnes d’origine sociale et culturelle très variées. Cette année, par exemple, des personnes de la communauté gitane impliquées dans le festival m’ont exprimé le bonheur que ça leur a procuré de voir tant de mixité. C’est une très belle aventure humaine ! »